Morocco’s Low-Wage Strategy for Foreign Investment Sparks Debate Among Experts

La disparité salariale ente ingénieurs marocains et européens évoquée par Ryad Mezzour, ministre marocain de l’Industrie et du Commerce, lors d’une réunion officielle à la résidence de l’ambassadeur d’Allemagne à Rabat comme une opportunité pour attirer les investissements étrangers suscite des réactions de la part des experts.
« Un ingénieur diplômé qui part travailler à Munich coûtera à l’entreprise environ 6 500 euros par mois entre le salaire et les cotisations sociales » alors que le même ingénieur pourrait être employé au Maroc pour un salaire compris entre 1 000 et 1 500 euros pour un travail identique, et « vivra beaucoup plus heureux dans son pays avec un salaire qui lui permet de posséder un appartement et de fonder une vie de famille », a déclaré Ryad Mezzour, lors d’une réunion officielle à la résidence de l’ambassadeur d’Allemagne à Rabat. À l’en croire, le Maroc forme 1 500 médecins par an, mais 800 d’entre eux sont recrutés chaque année, notamment en Allemagne.
Cependant, la stratégie de développement que propose le ministre marocain de l’Industrie et du Commerce, Ryad Mezzour, afin d’attirer les entreprises étrangères est décriée par des experts. Pour Mohammed Afzaz, un analyste économique marocain basé au Qatar cité par Morocco World News, parier uniquement sur l’écart salarial pour attirer les investissements étrangers pourrait se retourner contre le royaume à long terme. « Le pari du Maroc sur le principe du « moins cher c’est mieux » pour attirer les investissements étrangers n’est peut-être pas le pari le plus adapté pour le royaume face à la forte concurrence d’autres pays arabes et asiatiques qui adoptent la même stratégie », a-t-il expliqué, citant le Vietnam et le Bangladesh comme des pays qui ont essayé ce modèle.
Afzaz préférerait que le Maroc soutienne l’innovation plutôt que d’être simplement un territoire ouvert aux capitaux mobiles. Il propose une stratégie en cinq points pouvant aider à conserver les talents marocains : garantir des salaires équitables avec des garanties de croissance, permettre des opportunités de formation continue au pays et à l’étranger, investir massivement dans la recherche et le développement, soutenir l’innovation et l’entrepreneuriat plutôt que de transformer les ingénieurs en « employés stagnants et en numéros parmi d’autres », et fournir une protection sociale et sanitaire aux professionnels et à leurs familles.
« Le Maroc, dans cette période critique de son projet de développement en plein essor, a besoin que ses compétences jouent un rôle central pour mener le décollage économique souhaité », a souligné Afzaz. Il reconnaît tout de même qu’empêcher complètement la migration des talents serait impossible compte tenu des exigences du marché mondial.
L’économiste et directeur de l’Observatoire du travail du gouvernement, Mohammed Jadri, a pour sa part, qualifié l’écart salarial non pas de dumping social, mais d’avantage comparatif reconnu dans la stratégie du Maroc. « Le Maroc se positionne comme une alternative intermédiaire entre les pays à bas coûts comme le Bangladesh ou l’Éthiopie et les pays européens. Pour les multinationales, c’est une opportunité d’optimiser les coûts sans compromettre la qualité », a-t-il déclaré, insistant sur le fait que le Maroc ne pratique pas la course au moins-disant. Il ajoutera : « Le salaire minimum (SMIG) est régulièrement revalorisé, des conventions collectives se développent dans certaines zones industrielles et des mécanismes de dialogue social existent. »
Selon Jadri, cet écart de coût ne sera durable que s’il s’accompagne d’une transformation structurelle du tissu industriel marocain. « Le simple avantage de coût finira par s’éroder avec la montée des revendications sociales et salariales », a-t-il ajouté. Et de conclure : « Il est donc nécessaire d’investir dans la formation continue et les filières techniques et scientifiques, de favoriser les partenariats R&D entre les industriels et les centres de recherche marocains, de renforcer l’écosystème des startups industrielles et deep tech, et d’intégrer les chaînes de valeur mondiales à un niveau supérieur ».
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